Les yeux qui piquent, le nez qui coule. la gorge qui gratte… Il en faut peu pour qu’on remarque leur retour. Qui ça ? Les allergies bien sûr ! Depuis quelques jours. les sensibles aux pollens accumulent les symptômes. Rien de très grave bien sûr mais c’est tout de même embêtant au quotidien.
Comme chaque année à cette période, les allergologues reçoivent une multitude de coups de fils de personnes démunies, mais aussi de leurs patients qui savent parfaitement ce qu’il faut faire et qui ont juste besoin d’une ordonnance. Les spécialistes nuancent toutefois : d‘un point de vue clinique, nous n’assistons pas cette année à l’explosion habituelle des allergies… Et ce serait grâce au port du masque. C’est logique. il protège les voies aériennes de l’inhalation des pollens. Comme quoi. le masque présente des atouts même au-delà de la question de la Covid-19 !
Alors. en ce moment, qu’est-ce qui chatouille nos narines ? Le cyprès en premier lieu répond l’allergologue. Il est très allergisant. Ces derniers temps, il y a eu aussi les pollens des bétulacées : le noisetier, l’aulne. En revanche, on pense à tort que le mimosa est allergisant. Ce n’est pas tout à fait vrai. En réalité. il est irritatif chez ceux qui sont déjà allergiques.
Quelques conseils, faciles à mettre en œuvre :
- On évite de s’exposer à l’extérieur. Les promenades dans la nature en ce moment, ce n’est pas une bonne idée, sauf après la pluie et par vent faible. Mieux vaut éviter les parcs, les zones d’herbes hautes et les grandes allées bordées de cyprès. Pendant les balades en pleine nature, porter des lunettes ainsi qu’un chapeau.
- Lorsque l’on rentre chez soi, l’idéal est de se laver les cheveux pour se débarrasser des pollens. Il faut également faire sécher le linge à l’intérieur, encore une fois pour éviter que ces particules s’accrochent aux vêtements.
- Concernant l’aération du logement, on privilégie les moments avant le lever le soleil et après son coucher. C’est en pleine journée sous l’effet de la lumière que les pollens se disséminent.
- Supprimer les sprays ménagers nettoyants et préférer les carrelages et parquets aux tapis et moquettes (qui doivent être bien aspirés).
- Choisir une literie anti-acarienne (matelas, protège-matelas, oreiller…).
- Faire sortir les animaux domestiques de la chambre (voire de la maison) s’ils sont source d’allergie. Mais paradoxalement, l’exposition précoce des enfants aux chiens et chats pourrait prévenir l’allergie !
- Fuir le tabac, le sien et celui des autres.
- Éviter de tondre. Il faut autant que possible arracher les herbes comme l’ambroisie avant floraison.
Autre modalité d’action : les traitements. L’idéal est de faire un bilan avec un allergologue quand la saison est passée (en été ou à l’automne). Cela permet d’identifier précisément les allergies pour éviter de se tromper de cible. Ainsi le patient pourra s’adapter et saura à quelles périodes il devra faire attention. Dans l’urgence, comme en ce moment, on peut prendre des anti-histaminiques, utiliser un collyre pour les yeux ou encore un spray nasal. Et tout ceci est valable aussi bien pour les adultes que pour les enfants.
En cas de terrain très allergique, il existe une autre possibilité : le traitement de désensibilisation. Inconvénient : il faut le prendre pendant 3 à 5 ans, mais les résultats sont bons : par exemple pour le cyprès, ils s’établissent à 80 %. Selon le type d’allergie à soigner, il se présente sous forme de gouttes à mettre sous la langue ou de cachets. Là encore, bonne nouvelle : on peut aussi traiter les enfants. A partir du moment où ils peuvent garder une goutte sous la langue deux minutes, c’est bon. Plus tôt ils sont désensibilisés, mieux c’est. Ils sont régulièrement sujets aux allergies, notamment aux acariens. Et si les deux parents sont allergiques, il est probable que leur progéniture le soit aussi. A surveiller donc, pour les bambins comme pour soi-même.